Oh Canada Review : Un drame sincère sur la mortalité présente de superbes performances de Richard Gere et Uma Thurman
- La mise en scène de Paul Schrader est sincère et personnelle, mettant l'accent sur l'héritage et le regret.
- Le cadre non linéaire de Oh, le Canada peut être déroutant mais met en évidence la mortalité et la manipulation.
- Le portrait de Richard Gere dans le rôle de Fife confronte franchement les regrets et les décisions dans une véritable réflexion sur la vie.
Vers la fin de la vie, il est courant que les gens examinent leur héritage et réfléchissent aux décisions qu’ils ont prises au fil des ans. Avec ce type d’introspection, des sentiments de fierté émergent souvent lorsque l’on pense aux réalisations. Il y a aussi des moments où de profonds regrets reviennent au premier plan grâce à des secrets enfouis. Le réalisateur Paul Schrader s'est tourné vers le cinéma pour examiner ces concepts sur son lit de mort. Adapté du roman de 2021, Renoncé , par Russell Brooks, Oh, le Canada ressemble à une réflexion profondément personnelle sur la mort. Avec sincérité et style, Schrader propose un film réfléchi sur la vie et l'héritage.
Un auteur américain, confronté à une crise dans sa vie et sa carrière, se retire dans une cabane isolée dans la nature canadienne. Dans l'espoir de trouver la tranquillité et de raviver sa passion pour l'écriture, il se retrouve plongé dans la vie mystérieuse et troublée des habitants. Ce voyage d'introspection et de révélation le pousse à affronter ses peurs et ses regrets les plus profonds, encadrés par le paysage canadien impitoyable mais à couper le souffle.
date de sortie de mission impossibleAvantages
- Gere et Thurman forment un couple exceptionnel.
- La mise en scène de Schrader semble sincère et personnelle.
- Le script n’est pas toujours simple et peut paraître déroutant.
- Elordi n'a pas assez de temps pour montrer ce qu'il peut faire avec ce script.
Schrader réalise un film sincère sur l'héritage et le regret
Le réalisateur de documentaires Leonard Fife (Richard Gere) souffre d'un cancer en phase terminale. Bien qu’il ressente une douleur extrême lorsqu’il est conscient et inconscient (grâce à ses médicaments sur ordonnance), Fife a accepté de raconter le travail de sa vie dans une interview avec ses anciens étudiants Malcolm (Michael Imperioli) et Diana (Victoria Hill). Dès leur arrivée, ils s’installent avec une nouvelle technologie développée par Fife lui-même : une lentille qui permet au sujet de voir le visage de la personne interrogée. Au début, Fife hésite à participer. Après une longue carrière à extraire la vérité des autres, il est enfin prêt à se mettre sur la sellette.
Le travail de caméra de Schrader vend la chronologie non linéaire avec des fondus enchaînés et en brouillant les frontières entre réalité et imagination.
Au début de l'interview, Fife précise que sa femme Emma (Uma Thurman) doit être présente. Il a l'intention de partager des informations sur lui-même que même elle ne connaît pas. Alors qu'il raconte sa vie à travers une narration efficace, Leonard (désormais interprété par un Jacob Elordi convaincant dans le rôle du jeune Fife) nous fait traverser des moments où il prend des décisions douteuses. Le rapport hauteur/largeur change également avec la narration, ce qui amplifie notre capacité à nous connecter avec ses souvenirs. Le travail de caméra de Schrader vend la chronologie non linéaire avec des fondus enchaînés et en brouillant les frontières entre réalité et imagination.
Les arrêts fréquents lors de l'interview d'Emma font naître une dynamique intéressante entre les deux. Alors que Fife révèle des détails inquiétants tout en racontant son histoire, cela devient incroyable pour elle, ce qui conduit alors Emma à blâmer ses médicaments. Schrader amplifie cela en entrant et en sortant des souvenirs, tout comme le fait l'esprit de Fife. Et la question n’est jamais de savoir si ce qu’il dit est la vérité. À travers les petites interactions du présent, le message consiste à révéler des facettes de nous-mêmes comme nous ne l'avons jamais fait auparavant. Et en fin de compte, Schrader nous dit que nous ne connaîtrons peut-être jamais vraiment nos partenaires.
Oh, le Canada est un peu déroutant grâce à son cadre non linéaire
Pour Fife, réaliser ce documentaire est comme un aveu au monde que tout son héritage bâti sur sa fuite de la guerre est un mensonge. En réalité, Leonard était un menteur et un tricheur, fuyant ses responsabilités à chaque occasion était exactement ce qu'il était. Qu'il s'agisse de quitter des relations lorsqu'elles sont devenues sérieuses ou d'abandonner son fils, Fife avoue une fois pour toutes son personnage. Son désir de dire enfin la vérité est-il une solution miracle de rédemption ? Probablement pas. C’est simplement une vitrine personnelle où Schrader affronte la mortalité d’une manière sincère, quoique parfois déroutante.
Pour un film dont le tournage n'a pris que 17 jours, Oh, le Canada est authentique dans la façon dont il capture la mort, la manipulation et le regret. Le dialogue et la narration sont les points forts, et la voix de Gere vous apaise dans sa douleur d’admission. Dès le début, Leonard Fife de Gere proclame que quand vous n’avez pas d’avenir, il ne vous reste que votre passé. Cela ressemble à l’éveil personnel de Schrader à ce moment de sa vie de cinéaste. Et même si une grande partie du message du film reste un mystère, il semble nécessairement intentionnel de nous faire tous réfléchir à nos propres décisions et regrets avant qu'il ne soit trop tard.
Oh, le Canada projeté lors du Festival de Cannes 2024.
